Rencontre avec Cyril Cointre et Antoine Simon les fondateurs de WildinisM

homme nu au sommet du mont blanc

Antoine et Cyril sont deux amoureux des sports outdoor. Il ont créé WildinisM, une communauté de trailers, raideurs, passionnés des sports outdoor, engagée dans la préservation de leurs terrains de jeu … hummm ça ne te rappelle pas quelqu’un, la board en moins ?


Comme on est toujours plus fort lorsqu’on unit nos idées, nous sommes allés les rencontrer pour en savoir un peu plus sur leurs projets. On te laisse les découvrir dans cette interview :

Salut Antoine et Cyril, pouvez-vous déjà commencer par vous présenter ?

Cyril : 38 ans, je vis dans un Mobil Home into the wild dans les Haute-Alpes
Ancien « vagabond » à vélo et traileur « professionnel », j’ai touché un peu à toutes les activités de montagne (Alpi, Raid, Trail, VTT, Parapente, Rafting, Escalade, Ski de Rando et de Fond…). Je tiens à préciser que mon parcours a été le parfait exemple de passionné Outdoor « pollueur » avec par exemple de nombreux voyages à travers le monde et la promotion de marques de textiles « classiques » (sponsors, organisations…). Bref, malgré ce « virage » sauvage, je ne prétends surtout pas être un chevalier blanc ni même encore vraiment vert…

Antoine : 23 ans, dans la « force » de l’âge et de la bêtise, mais pas n’importe quelle bêtise, celle d’aller passer des jours en montagnes ou dans la nature pour se sentir un peu plus vivant. Je fais à la base du raid multisports sur lesquels on retrouve un certain retour à la nature, une autonomie et un sens à la pratique que l’on fait. Je bifurque parfois dans le trail mais je suis maintenant plus à la recherche de grandes traversées en mode Wild. Sinon mon cœur est ardéchois, mais je vis à Annecy en ce moment où je suis en alternance : Master 2 manager, marketing sport tourisme et montagne et dans une société d’événementiel. 

Cedric Cointre avec son sac de couchage au sommet de la Meije
Cyril lors d’un bivouac improvisé au sommet de La Meije … une bonne nuit qui s’annonce !

 » Que valent nos exploits en pleine nature s’ils la dénaturent ? « 

Cyril

Pouvez-vous nous en dire plus sur WildinisM ?

WildinisM c’est avant tout un cri pour une pratique outdoor plus sauvage et autonome. Ce type de pratique est selon nous la seule garante d’un équilibre avec les différents écosystèmes tout en étant une source d’enrichissement pour nos « évasions ». Parce que finalement, que valent nos exploits en pleine nature s’ils la dénaturent ?

D’un point de vue pratique, nous avons notamment identifié 7 Steps To Nature pour essayer d’y limiter nos interférences.

Nous collaborons avec divers acteurs et fédérations (l’ITRA pour le Trail, la FFTRI pour le Triathlon et les raids multiports par exemple) pour tenter de mettre en place des actions de sensibilisations auprès des organisateurs et pratiquants. Ils peuvent également s’enregistrer et partager leurs idées sur notre site.

Nous encourageons notamment la communauté a une pratique épurée d’artifice, à savoir réduire toute forme d’assistance, les véhicules suiveurs ou encore les multiples cadeaux (inutiles) finishers le plus souvent en provenance d’Asie.

En ce sens nous mettons gratuitement à disposition des traces de parcours mythiques afin que les prétendants puissent s’y aventurer par eux même. Leur objectif sera de tout mettre en oeuvre pour minimiser l’impact de leur défi (approche décarbonée…) et pourquoi pas, de soutenir des projets environnementaux afin de donner du sens à leurs performances.

Antoine simon avec un grand chapeau sur la tête
« Chapeau » Antoine pour cette belle initiative !

Quel est pour vous le geste le plus simple et le plus efficace ?

Cyril : REDUIRE ses déplacements motorisés, ses achats de produits neufs et de nourritures industrielles & made in ailleurs.
Privilégier son endurance (vélo, à pieds…), les éléments (voilier…) et/ou à défaut les transports en commun pour se déplacer.
Se faire à manger soi-même et pourquoi pas tenter l’aventure du potager mais aussi cueillir, pécher… 
Acheter au max ses biens d’occasion ou alors les louer, sans oublier de les réparer le cas échéant.

Antoine : Faire attention à son alimentation parce que plus on est nombreux à s’adapter, plus l’industrie agroalimentaire sera amenée à changer ses méthodes (produits bio, locaux, l’emballage ou les bouteilles plastiques…). Je n’ai jamais été un grand adepte de la sur-consommation en vêtements et autres, mais faire attention au peu qu’on achète (produits d’occasion, en matières recyclées ou des marques qui sont pour le respect de l’environnement). Acheter moins mais peut être plus cher … Et enfin, favoriser les déplacements en vélo et train …

Cedric Cointre au sommet de l’Everest
Y pas d’arête dans le bifteck, mais y en a bien une au sommet de l’Everest !

 » la neige se fait de plus en plus rare l’hiver, rendant toute forme de ski bien aléatoire. »

Cyril

Avez-vous personnellement remarqué les effets du changement climatique sur vos terrains de jeu ?

Cyril : Oui, la neige par exemple se fait de plus en plus rare l’hiver, rendant toute forme de ski bien aléatoire.
L’été, la chaleur caniculaire ainsi que les orages fréquents rendent de plus en plus incertaines les pratiques montagnardes, en particulier en compétition où les annulations se multiplient. D’autre part, les glaciers disparaissent et les pics rocheux, notamment ceux granitiques qui trônent au dessus de Chamonix (haut lieu de l’escalade mondiale), s’effondrent peu à peu à cause de la fonte du permafrost.  

Antoine : Je ne suis pas un vieux de la vieille donc je n’ai pas vu comme d’autres, l’évolution des glaciers, les changements climatiques etc … Mais je pense l’avoir constaté en regardant les anciennes photos et en regardant l’état actuel des choses, que ce soit la mer de glace ou encore d’autres glaciers au Canada que j’ai pu voir. Il suffit de voir cette année, la neige est particulièrement incertaine. J’organisais par exemple un trail blanc (sur neige) l’année dernière, cette année il risque d’être marron. 
 

bouquetin qui se gratte avec ses cornes
Oulala ça gratte les sports outdoor !

 » On est parti en direction du Mont Blanc l’été dernier en vélo jusqu’à Bellevue, (2500m d’altitude environ) puis on s’est enquillé les 3350 de D+ restant jusqu’au sommet … Nous n’avons utilisé aucun moyen motorisé. »

Antoine

Est-ce que cela a changé quelque chose dans votre pratique ?

Cyril : Oui, on est mi-février il est fort compliqué de skier loin des stations damées, à moins d’aller en haute altitude… et ce n’est qu’un début !
Je n’envisage plus de me focaliser sur des grandes compétitions de trail au plus fort de l’été (juillet/août), une période qui rime désormais plus avec famille et adaptabilité aux conditions qu’entrainement acharné. De nombreuses classiques en alpinisme sont désormais inenvisageables, entre glaciers agonisants et pans entiers de montagnes écroulés.

Antoine : J’ai quasiment arrêté de me rendre dans les stations de ski, où des personnes viennent de très loin pour skier. Je favorise les terrains à côté de chez moi. Je me suis un peu plus mis au ski de rando, quitte à en apprendre plus sur la montagne. Je n’ai plus du tout la même approche. Pour la pratique été, j’essaye d’aller faire des trails en partant de chez moi en vélo. Quand c’est trop loin, j’y vais en covoiturant ou en prenant le train. On cherche aussi à innover dans notre pratique en montrant que tout peut être possible sans avoir un trop fort impact pour l’environnement. Par exemple, on est parti en direction du Mont Blanc l’été dernier en vélo jusqu’à Bellevue, (2500m d’altitude environ) puis on s’est enquillé les 3350 de D+ restant jusqu’au sommet. Après une pause « minimalisme » intégrale (photo en haut de l’article), nous sommes redescendus en courant puis de nouveau en vélo. Nous n’avons utilisé aucun moyen motorisé.

logo WildinisM
Voici le logo de WildinisM… promenons-nous entre les bois, pendant que le loup n’y est pas …

Pratiquez-vous des sports de glisse ? Si oui lesquels ?

Cyril : Outre les sports de montagne, j’ai eu l’occasion de manquer de me « noyer » lors d’un Bike road trip autour du monde. On avait des « récréations » surf du côté de Mundaka au Pays Basque, Jeffreys Bay en Afrique du Sud ou encore Kuta Beach à Bali… un univers « renversant » ! Avec le lac de Serre-Ponçon et la Durance à 2 pas de ma cabane, j’envisage de « tresser » un radeau et/ou une « planche à feuilles » pour naviguer plus souvent en ces eaux 🙂

Antoine : Essentiellement du ski de rando à travers les différents massifs français. J’ai déjà fait du surf notamment sur les belles vagues du Sri Lanka, mais mon dos se souvient encore des coraux. 


On espère que comme pour nous, l’interview de Cyril et d’Antoine a fait vibrer une corde sensible en toi. Si c’est le cas et que tu pratiques un sport de glisse avec une board (surf, kite, snow, ski, skate, paddle, windsurf, etc…) n’hésite pas à rejoindre la communauté des Green Riders en t’inscrivant à notre Newsletter.


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