L’ACV (Analyse du cycle de vie) est certainement l’outil le plus objectif pour pouvoir mesurer les « vrais » impacts d’un produit… Son problème c’est qu’il peut-être complexe à comprendre.
Dans cet article, on va essayer de l’expliquer le plus simplement possible… en vulgarisant au maximum.
Alors si tu es un ayatollah de l’ACV… ce n’est pas ici que tu trouveras ton bonheur (au risque de faire un AVC). Ici c’est l’ACV pour les nuls.
C’est parti !
Qu’est-ce qu’une ACV ?
L’analyse du cycle de vie, également connu sous le nom de ACV (jusqu’ici il y a une certaine logique) est une analyse qui permet de calculer les impacts d’un produit tout au long de sa vie.
Il prend en compte plusieurs critères. On entend souvent parler d’émission de CO2… c’est très bien et c’est un des critères de l’ACV mais ce n’est pas le seul. Les ACV prennent aussi en compte les critères suivants :
A quoi sert une ACV ?
Une ACV permet de comparer les impacts de deux produits et donc de répondre à la question suivante :
Est-ce que mon nouveau produit (B) est vraiment moins impactant que le produit A ?
Voici quelques exemples concrets :
Est-ce qu’un Ponchouille (poncho de surf recyclé fabriqué en France) est moins impactant qu’un poncho de surf traditionnel (fabriqué avec du coton traditionnel en Asie) ? On y répond justement dans cet article.
Est-ce que la voiture électrique est moins impactante que la voiture à essence ?
Est-ce que les emails sont moins impactants que les lettres postales ?
Est-ce qu’une combinaison de surf en Limestone est moins impactante qu’une combinaison de surf en Yulex ? (Ahh ça, on aimerait vraiment savoir !!!)
Les réponses peuvent sembler évidentes… et pourtant quand on creuse avec des ACV on tombe parfois sur des vérités que l’on attendait pas !
Cela permet de savoir si un produit dit “éco-responsable” l’est vraiment… ou si c’est juste une fausse bonne idée.
Comment faire une ACV ?
On ne va pas se le cacher, faire une ACV, c’est un métier ! C’est souvent fait par des ingénieurs, qui ont des logiciels et de grands tableaux Excel. On n’improvise pas une ACV, il faut suivre des méthodes qui sont normalisées.
On ne va pas rentrer dans les détails, mais en gros pour faire une ACV il faut retracer toute la vie du produit. De sa fabrication, à sa fin de vie en passant par son utilisation… C’est à ce moment-là que “l’ingénieur” te pose des milliers de questions que tu ne t’étais jamais posé dans la vie, du genre :
- Combien de kilomètres en moyenne font les camions pour aller récupérer les vêtements dans les bornes Le Relais ?
- Ces camions roulent au diesel ou à l’essence ?
- Combien consomment de litres d’eau les machines à laver dans lesquels sont lavées les serviettes ?
Une fois qu’on a fait tous les calculs avec une agence spécialisée en ACV, il faut faire valider son ACV par un organisme indépendant (exemple de nom ?). On appelle cela la revue critique. Cela permet de valider l’étude. C’est un sérieux gage de confiance pour les personnes qui liront, ou utiliseront l’ACV.
Cette dernière étape n’est pas obligatoire, dans ce cas on ne dit pas qu’on a fait une ACV, mais une ACV simplifiée.
Comme tu peux le constater, faire une ACV ça prend du temps, des ressources et des compétences (il faut bien maîtriser les étapes de fabrication de son produit). Donc faire une ACV ça coûte de l’argent !
A titre informatif, une ACV peut coûter de 1000 à 5000 € en fonction de la complexité du produit.
Quels sont les limites d’une ACV ?
Les ACV ont plusieurs limites…
C’est compliqué à comprendre
Tu imagines des étiquettes sur un produit avec tous les impacts pour chaque critère ? Personne n’y piperait rien. C’est d’ailleurs très rare de voir des sociétés qui communiquent sur une ACV.
C’est cher
Faire une ACV c’est “impactant » pour le budget d’une entreprise, surtout si on a plusieurs produits. Mais si l’entreprise est vraiment impliquée dans cette démarche sincère, alors elle allouera les budgets nécessaires (en prenant sur le budget marketing par exemple) !
Ça ne prend pas en compte tous les impacts
L’ACV prend en compte plusieurs critères et c’est très bien, mais pas tous, comme par exemple :
- l’impact sur les paysages
- le bruit et les odeurs (comme le disait si mal Chichi)
- la pollution visuelle
- l’impact des ondes…etc…
Conlusion
On pense que toutes les sociétés qui communiquent sur des produits “éco-responsables” devraient faire l’exercice… parce que depuis 2018 qu’on traîne dans le milieu, on voit passer des messages marketing chocs et quand on creuse, la plupart du temps il n’y a rien derrière !
On met souvent plus de budget dans le marketing et la communication que dans la recherche réelle de réduction de nos impacts… c’est bien dommage pour des sociétés qui se disent à mission, à impact ou …
Crédit photo vignette : Marion Pillet