Salut Cyrielle, on te connait essentiellement au travers tes interviews sur Europe 1, Yahoo et tes photos de cœurs avec les doigts. Mais peux-tu nous dire qui tu es, d’où tu viens ?
Ce qui est sûr c’est qu’on doit être plusieurs dans ma tête …
J’ai grandi dans le 77 (Seine et Marne), du côté de Fontainebleau. Mon papa était un passionné. Il était moniteur de ski, de voile, de plongée et aujourd’hui, il est kiné. Sans le vouloir vraiment, c’est lui qui m’a inspiré.
Parce que la première personne qui m’a éveillé à l’humanitaire et à la philanthropie, c’est … et non ce n’est pas mon papa (enfin pas directement), c’est Michael Jackson. J’ai grandi en écoutant avec ses chansons. C’est quand même lui qui est à l’origine de We are the world pour lutter contre la famine en Ethiopie dans les années 80’s….
Il faut absolument écouter les paroles et revoir plus attentivement les clips de heal the world , we are the world, earth song.
En 1987, souvenez-vous… il y en a un qui essayait avec l’un de ses hits alors au top de sa carrière de nous inciter au changement “Si tu veux changer le monde commence par changer la personne qui est dans le miroir”, c’était le titre “Man in the mirror”, de l’album Bad. C’est en effet les paroles de cette chanson qui m’ont donné envie de m’intéresser à l’humanitaire. C’est comme cela que je me suis retrouvée quelques mois plus tard au Bangladesh, dans une mission avec une ONG. C’est aussi grâce à ce voyage humanitaire que je me suis retrouvée au bloc opératoire pour …. une opération du cœur qui m’a soigné. Donc, ça laisse forcément des traces ce genre de moment dans une vie…
« Ce voyage m’a permis de déceler … une malformation cardiaque. C’est là que toute ma vie a basculé … C’est ça qui a été mon détonateur et qui m’a permis de changer. »
Pour en revenir au départ, comme je le disais, tout ça c’est grâce à mon père. C’est lui qui m’a passé les disques de Michael Jackson lorsque j’étais haute comme 3 pommes vers 4 ans. Et puis j’ai continué, et MJ a bercé mon adolescence jusqu’à ma vie professionnelle. A tel point qu’à 26 ans je suis passée du clip à la réalité comme dit précédemment…
J’ai décidé de quitter mon job de journaliste pour rejoindre une mission humanitaire. C’est là que je me suis retrouvée en Asie du Sud-Est dans les camps de réfugiés Rohingyas avec Action contre La Faim. Ce voyage m’a permis de déceler au check up médical un souffle au cœur, qui s’est en fait révélée être une malformation cardiaque. C’est là que toute ma vie a basculé au niveau du cœur mais aussi au niveau psychique. C’est ça qui a été mon détonateur et qui m’a permis de changer…
On a vu quelques photos de toi (sur instagram) sur des skis, est-ce que comme ton papa tu es fan de glisse ?
J’adore le ski, j’adore la montagne, j’adore la neige. J’essaie de skier 1 à 2 fois par an. La dernière fois c’était la semaine dernière. Le ski c’est vraiment un de mes sports favoris … mais je n’ai pas vraiment l’opportunité d’en faire autant que je le souhaiterais.
« Depuis 4 ans, pour mes interviews, je pars à la rencontre de personnes de la société civile qui a un moment donné ont décidé de changer les choses. Ce sont des personnes “ordinaires” qui font des choses extraordinaires. »
Et niveau surf, kite-surf et la glisse sur l’eau ?
Euhh … Je n’ai jamais essayé… mais je suis persuadée que j’aimerais bien ça ! (Le RDV est pris avec Cyrielle du côté de la Bretagne pour une future initiation. On vous promet les photos en exclusivité sur le blog 😉 )
Pour en revenir à l’écologie, penses-tu que le changement passera par des actions individuelles ou devons nous attendre des décisions politiques ?
C’est ce que disait le Dalaï Lama, c’est ce que disait Gandhi, c’est aussi ce que m’a dit Jane Goodall lors de notre dernière interview en Décembre, on doit TOUS changer. Il faut arrêter d’attendre… rien que le concept d’attendre, je suis déjà impatiente ! Non, il faut vraiment qu’on change tous et qu’on arrête d’attendre d’autrui ou des politiques pour changer.
Ca va être une personne qui se balade sur la plage et qui va ramasser du plastique, ça va être quelqu’un qui va arrêter les pailles en plastique ou une autre qui va banir les bouteilles plastique et passer en mode gourde.
Alors bien évidemment il faut inciter le politique. ça s’appelle “l’affaire du siècle”, avec l’attaque de l’état en justice. Cela passe toujours par la pression de la société civile.
« Il faut également ne pas négliger le fait qu’on peut être “actif” au quotidien, dans l’acte de nos achats : sans huile de palme, sans plastique, zéro déchet, produits de saisons, etc »
Depuis 4 ans, pour mes interviews, je pars à la rencontre de personnes de la société civile qui a un moment donné ont décidé de changer les choses. Ce sont des personnes “ordinaires” qui font des choses extraordinaires. Le dénominateur commun entre tous ces projets, c’est qu’à un moment donné, un peu comme vous (La Green Session) ces personnes ont eu un déclic et ont décidé de se lancer pour penser et agir de manière plus solidaire. Ils comprennent tous qu’au final nous ne sommes qu’un, nous la famille Humanité. On n’a pas le choix, car c’est malheureusement bel et bien un “mur” qui nous attend si nous continuons de vider les océans (cf : Cash Investigation sur la pêche industrielle), de couper les arbres, d’extraire le pétrole pour le rejeter dans l’atmosphère (près de 9 millions de décès par an à cause de la pollution de l’air) ou fabriquer du plastique qui se retrouve dans les poissons que vous consommez (je suis végétarienne depuis 6 ans), etc …
Bref, ce n’est pas l’avenir joyeux que nous nous souhaitons et encore moins celui que nous souhaitons pour nos enfants… Pour le moment nous leur imposons un avenir tellement incertain en termes de sécurité alimentaire…voire de sécurité tout court!
On peut créer son propre projet, son asso, faire du bénévolat, faire des congés solidaires avec votre entreprise, du tourisme plus solidaire, y a toujours des choses à faire, on peut tous faire une part. Il faut également ne pas négliger le fait qu’on peut être “actif” au quotidien, dans l’acte de nos achats : sans huile de palme, sans plastique, zéro déchet, produits de saisons, etc. Il en est de même avec le choix de nos vêtements, de nos modes de transport, de comment on peut compenser? de comment j’éduque mes enfants ? Etre éco-responsable c’est tout ça en fait.
« Je n’essaie jamais de convaincre, ça ne marche pas. Par mes interviews j’essaie d’inspirer. »
Tu viens d’évoquer l’affaire du siècle, est ce que tu marches pour la planète ?
Lorsque je suis dans une ville où il y a une marche, oui ! En tout cas à chaque fois le coeur y est. Mais je n’ai pas besoin de marcher pour montrer mon engagement. ça fait 6 ans que je mange des végétaux, j’essaie d’être le plus possible locavore. Et puis j’essaie de rencontrer des gens comme vous pour en parler dans les médias et promouvoir toutes ces actions positives. et quand je peux je privilégie le train à l’avion lors de mes déplacements.
Ces dernières années, tu as rencontré des centaines de changemakers* (*acteurs du changement) à travers tes interviews. Est ce que cela t’aide à être optimiste pour l’avenir de notre humanité ?
Je pense que je fais le plus beau métier du monde, parce que je ne rencontre que des gens qui ont foi en l’être humain. Ils ont tous une vision long termiste, ils militent pour une société égalitaire, plus juste mais aussi et surtout pour la survie de l’humanité. Je passe ma vie à rencontrer ces gens la. Je ne sais pas quel est le pourcentage de ces gens engagés parmi les 7,6 milliards que nous sommes sur Terre. Mais si on compte tous les peuples indigènes et tous les militants écologiques au monde on peut déjà faire de sacré belles choses. Le but c’est de drainer la masse.
« Il faut qu’on comprenne que si nous polluons, à un moment donné c’est nous, dans notre chair, qui le paieront. Tout est lié, il faut mettre un peu de logique dans son assiette, dans ses achats et puis comprendre qu’on est tous responsable en fait ! »
Mais comment faire pour convaincre la “masse” ?
Je n’essaie jamais de convaincre, ça ne marche pas. Par mes interviews j’essaie d’inspirer.
La prise de conscience, elle vient du coeur, elle vient de la (Cyrielle montre une maman avec un nourrisson dans les bras). Qu’est ce qu’on va léguer à nos enfants ?
Moi mon détonateur ça a été de passer à travers la maladie, sauvé par un voyage humanitaire, d’autres ça va être par la responsabilité parentale, mais le déclic doit venir du coeur. Quand on comprend qu’on est tous interdépendant et qu’on fait tous parti d’une même planète aux ressources limitées, à un moment donné il faut arrêter de jouer la carte de la cupidité illimitée!
Le 15 et le 16 Avril derniers, j’animais une conférence humanitaire de la Croix Rouge sur un des sujets me touche particulièrement : le lien entre climat et santé avec notamment une table ronde sur le fait que la pollution de l’air augmente le risque de malformation cardiaque. Je suis pile dedans, je suis née mal formé. Il faut qu’on comprenne que si nous polluons, à un moment donné c’est nous, dans notre chair, qui le paieront. Tout est lié, il faut mettre un peu de logique dans son assiette, dans ses achats et puis comprendre qu’on est tous responsable en fait !
« Quand on comprend qu’on est tous interdépendant et qu’on fait tous parti d’une même planète aux ressources limitées, à un moment donné il faut arrêter de jouer la carte de la cupidité illimitée ! »
Peux tu nous recommander une personne, pour notre prochain interview ?
Dans votre thématique, je vous recommande Simon Bernard, le co-fondateur de Plastic Odyssey. Son projet est vraiment formidable !
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Dommage que votre article soit truffé de fautes d’orthographe !!!!
Maryse
Bonjour Maryse,
Merci pour ton retour … Nous faisons attention à ce point là, mais nous sommes conscients que cela n’est pas suffisant et que nous devons à la fois faire un effort et nous faire entourer par des experts de l’orthographe. A ce sujet, s’il y a des Green Riders qui lisent ce commentaire et qui souhaitent nous donner un coup de main pour la relecture et la correction des articles, nous sommes preneurs 😉