Je dois avouer que le titre est un brin ambitieux, mais ce défi est tout à fait réalisable. Dans les lignes qui vont suivre, nous allons t’expliquer comment y parvenir.
En revanche, si tu cherches des bons plans pour acheter des vêtements éco-responsables moins cher que ceux de chez H&M, je vais tout de suite te faire économiser quelques minutes, puisque ce n’est pas dans cet article que tu les trouveras… Sorry !
Nous commencerons par mettre en perspective les coûts réels de nos vêtements, puis on explorera les solutions pour les réduire (pour ton portefeuille, mais aussi pour la planète !).
Pourquoi le textile est-il si polluant ?
Voici quelques chiffres importants à avoir en tête avant de passer au reste de l’article.
L’industrie du textile est aujourd’hui l’une des plus polluante au monde.
Elle représente 80 milliards de vêtements fabriqués, par an, dans le monde.
Soit près de 700 000 tonnes, par an, uniquement pour la France.
En France, justement, nous jetons en moyenne 12 kg de vêtements tous les ans, et nous ne portons que 30% de notre garde-robe. On jette donc des vêtements qui n’ont presque jamais été portés …
Ne penses-tu pas qu’il s’agit d’un énorme gâchis ?
Il n’y a qu’à ouvrir nos armoires pour s’en rendre compte !
Dans nos vêtements tout pollue. Il y a les pesticides pour le coton, les colorants, les colles, le pétrole pour fabriquer le polyester (lien vers notre article), le transport, les rejets de microfibres à chaque lavage, la destruction finale… et encore, là je ne te parle que de pollution. Parce que la fabrication des vêtements soulève aussi des problématiques éthiques, en commençant par les conditions de vie des travailleurs, proches de l’esclavagisme !
Mais tout cela serait presque “anecdotique” si nous en avions une consommation raisonnée… le vrai problème avec le textile c’est que nous en achetons/consommons beaucoup trop ! Nous n’avons qu’un seul buste, il n’y a que 7 jours dans la semaine et pourtant combien avons nous de t-shirt dans notre armoire ?
Pourquoi « consommons » nous autant de vêtements ?
La réponse est simple (et ne fait pas toujours plaisir à entendre), c’est parce que nous sommes extrêmement influençables.
En plus de l’influence, qui existe depuis la nuit des temps (je suis content de la placer cette expression !), je parle ici de l’influence de nos proches, nos amis, notre famille, nos collègues.
Il y a maintenant l’influence 2.0, celle des « influenceurs» des réseaux sociaux tel que Instagram, Snapchat, Twitter, Facebook et les autres. Nous sommes abreuvés à longueur de journée de photos vantant les mérites ou la beauté de telle ou telle marque :
Qui influence les influenceurs ?
La réponse tient en 4 lettres, c’est LA MODE ….
et qui manipule la mode ? bien évidemment les MARQUES.
Alors que les marques n’avaient dans un passé, pas si lointain, que deux collections par an, une pour l’Été et l’autre pour l’Hiver. Depuis quelques années, elles ont augmenté considérablement le nombre de collections, au point qu’on peut maintenant affirmer “qu’il n’y a plus d’saison ma bonne dame”.
Chez certaines marques, les modes évoluent même toutes les semaines. Le but est bien évidemment de pousser à la consommation.
Alors qu’avant, le vêtement était une nécessité (pour ne pas avoir froid), aujourd’hui on achète des vêtements “pour se faire plaisir”, mais aussi et surtout pour “briller en société”.
Au final, ce plaisir est comme la mode, il passe … vite. Puis comme toujours, les vêtements finissent par s’accumuler au fond de nos armoires (pour rappel, 7 vêtements sur 10 ne sont presque jamais portés).
Est-ce qu’en achetant mon t-shirt à 4,99€, je fais vraiment une bonne affaire ?
L’autre paramètre à prendre en compte, dans le fait qu’on consomme plus facilement du textile, c’est qu’il n’est pas cher. Même si, et nous allons le voir ensemble, pour certaines personnes c’est très cher payé.
Depuis le début des années 60, la part du budget des ménages consacrée à l’habillement (vêtements et chaussures) ne cesse de diminuer. Elle était de 11,8% en 1960, elle est aujourd’hui à un peu moins de 3,8%.
Dans le même temps, en 1960 le budget habillement permettait d’acheter une vingtaine de pièces, aujourd’hui pour un budget moindre nous pouvons en acheter jusqu’à soixante-dix.
Ceci est essentiellement dû au fait de la délocalisation des productions vers des pays où le prix de la main d’œuvre est extrêmement faible. C’est ainsi que nous pouvons dépenser moins pour en avoir plus.
Sachant qu’il faut payer le producteur de coton, le tissage, l’assemblage, le transport, le personnel, les vendeurs, les murs du magasin, les marges et les dividendes des actionnaires. Comment, en vendant un t-shirt à 4,99€ pouvons nous rémunérer correctement toutes ces personnes ? (je ne parle pas des actionnaires là… parce que bizarrement, eux, sont rarement oubliés).
Dans ce cas précis, on peut affirmer, sans prendre trop de risque que TOUTES les personnes physiques impliquées dans cette production sont lésées.
L’autre grande lésée, c’est … La planète. Et oui effectivement, pour produire à bas coût, on s’embête rarement avec des futilités comme la préservation de l’environnement. On balance des pesticides, on utilise de l’eau à en vider les mers (exemple de la mer d’Aral), on ne traite pas les rejets de colles, teintures, etc …
Cela à beau se passer à l’autre bout du monde, les pollutions ne connaissent pas de frontières et au final lorsque la planète est touchée, l’humanité tout entière est touchée. Et l’humanité, c’est toi, c’est moi, c’est nous (ça c’est la tristitude) !
L’achat de textile à bas coût est donc dangereux pour la planète.
Je te repose donc la question, “Est-ce qu’en achetant un t-shirt à 4,99€, on fait vraiment une bonne affaire ?”
Comment s’habiller mieux tout en dépensant moins ?
Nous allons te proposer 3 solutions. Chacune d’entre elles a ses avantages et ses inconvénients, à toi d’adopter celle qui te correspond le mieux !
Solution 1 : Consommer autant mais mieux
Tu veux continuer à te présenter au bureau tous les lundis matin avec une nouvelle tenue, mais tu veux tout de même faire un geste pour l’humanité.
Tu décides donc d’acheter des vêtements éco-responsables.
Pour les matières tu privilégies le coton bio, le chanvre, le lin et les fibres recyclées.
Tes fringues ne proviendront que d’usines Fair Wear, cela t’assures que les personnes qui ont participé à la confection de ton vêtement travaillent dans des conditions décentes.
Tu comprendras aisément que si les matières premières coûtent plus cher et que tout le monde dans la chaîne de fabrication est mieux payé, ton produit tu le paieras forcément un peu plus cher.
Pour un t-shirt en coton bio, fair trade, il faut compter entre 30 et 50 euros, contre 4,99 euros dans la grande distribution. A noter que d’autres marques très connues, non éco-responsables commercialisent des t-shirts à plus de 50 euros.
Avec cette stratégie tu ne vas clairement pas faire d’économie (alerte fake news : On ne répond pas du tout au titre de l’article…), mais, en adoptant des “produits justes”, au moins tu n’auras pas de sang sur les mains… enfin sur tes fringues.
Niveau impact pour la planète, je suis désolé de te dire que cette stratégie ne sera pas extraordinaire !
Produire des vêtements neufs consommera toujours des ressources.
Prenons l’exemple du coton bio. Je suis désolé de te dire que lui aussi à un impact sur la planète. Alors OK, il pollue beaucoup moins que le coton conventionnel, parce qu’il n’utilise pas de pesticide. Mais il consomme quand même de l’eau et surtout il nous prive de terre agricole qui pourraient servir à nourrir des millions de personnes !
Bilan :
Solution 2 : Consommer moins mais pas mieux
A part pour épater les copains, est-ce vraiment nécessaire d’avoir 10 t-shirts dans ton armoire ?
Le pire c’est que nous utilisons toujours les mêmes. Les autres restent bien sagement dans nos placards. La seule chose qui risque d’arriver, c’est de finir avec des trous de mites dans nos habits (tu l’as la contrepétrie ?).
Qu’est-ce qui nous pousse à vouloir “être à la mode” ? A affirmer notre personnalité ? Mais ne serait-ce pas faire preuve de plus de personnalité que de dire NON à la mode et d’assumer un pantalon ou un t-shirt de 4 ans d’âge ?
Pour adopter cette stratégie, tu l’as compris, il te faut réduire ta garde robe au maximum (ça c’est pour le “consommer moins”). Tu n’achètes que ce dont tu as besoin, rien de plus. La rotation dans ton armoire doit être parfaite (et en plus tu vas gagner de la place !)… Il ne faut absolument pas oublier de faire tourner ta machine à laver sinon tu vas finir comme au Cap d’Agde.
Niveau impact sur l’environnement c’est déjà énorme, tout ce que tu n’achètes pas permet d’économiser beaucoup de ressources.
Pour le “pas mieux”, tu continues à acheter tes vêtements sans regarder les étiquettes c’est à dire sans te soucier de la provenance, des conditions de fabrication et de la matière première.
Bon par contre niveau éthique, je ne vais pas dire que tu as du sang sur les mains… mais …. tu as bien vu les reportages ?
Tu sais à quoi ressemble la vie des personnes qui cultivent, ramassent, filent ou assemblent le coton ?
Bilan :
Solution 3 : Consommer moins mais mieux
Au lieu d’acheter 10 t-shirts par an, tu n’en achètes “que” 4, mais tu les choisiras en coton bio ou en fibres recyclées. Et puis si tu veux pousser le concept jusqu’au bout, tu pourras même les acheter d’occasion.
L’occasion permet de donner une seconde vie aux vêtements. Cela permet de ne pas puiser à nouveau dans les ressources naturelles pour produire un vêtement neuf. C’est le mode de consommation le plus écologique et le plus économique.
C’est un marché qui se développe énormément, il n’y a qu’à voir le nombre de produits disponibles sur les plateformes (Vinted, LeBonCoin, Ethic2hand, …).
On y trouve de plus en plus son bonheur. Personnellement, je n’ai pas encore passé la barrière de l’achat de chaussettes ou des caleçons d’occasion.
Si on ne trouve pas son bonheur avec l’occasion, on peut toujours aller vers des marques qui proposent des vêtements éco-responsables comme (Patagonia, Picture, Veja, etc…). Alors OK leurs produits sont un peu plus chers que ceux de la grande distribution. Mais comme on en achète moins, au final notre budget vêtements n’est pas plus élevé qu’avant.
Lorsque tu achètes un vêtement, pour être sûr de le garder le plus longtemps possible, il faut bien entendu vérifier la qualité, mais aussi t’assurer que la taille et la coupe te conviennent. S’il y a le moindre doute au moment ou tu te regardes dans la glace, ça veut dire qu’il n’y a pas de doute, il ne faut pas l’acheter ! Le risque c’est de dépenser ton argent pour un vêtement qui restera dans ton placard.
Cette solution ne te coûtera pas plus cher que tes dépenses actuelles (et peut être même moins !).
Bilan :
Solution bonus : Comment s’habiller en ne dépensant rien … ou presque
La meilleure dépense, c’est celle que tu ne fais pas. Au lieu de racheter des fringues, tu vas les user jusqu’à la moelle … enfin jusqu’au dernier fil.
Pour cela, tu vas en prendre extrêmement soin. Pas de foot dans les ronces, lavage à 30°C max et surtout pas de sèche linge.
Dès que les premiers signes d’usure apparaissent, tu sors ton aiguille, ton fil et tu raccommodes tout ça. Et au pire si tu ne sais pas le faire, ou si tu n’as pas le temps, il y a toujours un repair café ou une mercerie à coté de chez toi.
Cette “réparation” peut même “embellir” ton vêtement. Il existe plein de tutos sur le net pour cacher un trou en y ajoutant une petite broderie, ou en utilisant un écusson (il parait que ça va revenir à la “mode”). Grâce à ça, ton vêtement deviendra unique, comme toi … si ça ce n’est pas affirmer sa personnalité !
Et puis quelle fierté de prolonger la vie d’un vêtement… tu verras, tu en tireras plus de gloire que d’avoir craqué pour un nouveau t-shirt. A la machine à café, tu seras au centre des discussions et bientôt tout le monde te demandera des conseils.
Bilan :
Une chose est sûre, ce n’est pas facile de changer ses habitudes…
Mais c’est loin d’être insurmontable !
Si on ne veut pas qu’un jour ces changements nous soient imposés, il nous faut agir dès maintenant.
A travers cet article, nous avons voulu démontrer que le changement n’est pas forcément plus coûteux, ni compliqué que cela. Il faut juste avoir un peu de volonté et surtout de la conviction.
Pour prolonger cette discussion, n’hésite pas à laisser ton avis en commentaire.
Si ce sujet t’intéresse et que tu veux creuser un peu plus, on te recommande les deux sites suivants :
– La révolution des tortues. Anaelle la fondatrice est super sympa et très drôle. On ne dit pas ça parce que c’est notre pote…
– SloWeAre, Là, on ne peut rien vous dire sur les fondateurs, on ne les connait pas personnellement … D’ailleurs s’ils lisent cet article, c’est quand vous voulez Eloïse et Thomas pour boire un verre ensemble 😉
Meme pas une reference à Loom? C’est encore une petite marque mais elle a meme decidé de faire une levée de fond participative pour vraiment pouvoir proposer des produit durables et à bas cout.
Merci pour ta référence à Loom qui est effectivement une très belle marque qui incarne bien nos valeurs. Elle propose des produits de qualité qui vont durer dans le temps et la fabrication est réalisée dans des conditions éthiques au Portugal et en France (chaussettes et ceintures). Par contre les matières premières utilisées ne sont pas biologiques ou recyclées. Loom l’explique pour des raisons de qualité mais précise que l’utilisation du coton bio et du polyester recyclé (maillots de bain) fait partie de leurs pistes d’amélioration qui sont affichées en toute transparence sur leur site. L’objectif de cet article n’est pas de faire une liste de marques éco-responsables mais de sensibiliser et de donner des pistes de solution. Si ça intéresse on pourra faire prochainement un article qui recense plusieurs marques éco-responsables comme Loom. Pour ceux que ça intéresse on a déjà rédigé un top 50 des marques de glisse éco-responsables téléchargeable gratuitement en cliquant sur ce lien : https://mailchi.mp/fd4d1b116344/top-50-marques-glisse-ecoresponsables
J’adore !
Mais que pensez du coton bio ? On entend tout et son contraire.
Salut Lucie,
Excellente question, il faut effectivement rester vigilant sur les « effets de mode ».
Une chose est sûre, le coton Bio à un impact bien moindre sur l’humanité que le coton conventionnel.
Pourquoi ?
Parce qu’il consomme moins d’eau (pas beaucoup moins, mais moins quand même) et surtout parce qu’il ne consomme pas du tout de pesticide !
Pour rappel La culture du coton ne représente que 2 à 3% des terres cultivées, mais elle consomme également 24% des pesticides mondialement produits. Ces pesticides ont un impact direct sur les populations locales (décès, maladies graves) –> https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/pesticides/conso-la-face-cachee-du-coton_2603186.html
L’autre question est de savoir si ce qui est vendu comme du coton Bio est effectivement du coton Bio. Pour ça il faut se fier aux labels. Les deux plus reconnus sont:
– OCS 100: https://www.lagreensession.com/a-propos/les-labels/labels-ocs/
– GOTS: https://www.lagreensession.com/a-propos/les-labels/labels-textile/
Mais les alternatives au coton existent. Il y a les fibres recyclées, le lin, le chanvre … mais aussi et surtout, la réparation et l’achat d’occasion !
J’espère avoir répondu à ta question 😉
si vous me trouvez un jean taille 48 , taille haute ,avec une braguette permettant le passage de ma main pour faire pipi debout et dans l’optique de votre dèmarche , pensez a moi et je suis persuadè que je ne suis pas le seul ( de 30 a 77 ans)
C’est bien noté Philippe, on pensera à toi si on trouve ça !