La réparation des combinaisons de surf en néoprène

L’acte le plus éco-responsable qu’on puisse faire avec une combinaison de surf en néoprène est de la conserver le plus longtemps possible. Pour cela on peut la réparer. La bonne nouvelle c’est que c’est facile et qu’on peut presque tout réparer.

Nous sommes allés à la rencontre de 3 réparateurs, Tearing waves, Reparetacombi.com et Blue lines présents dans notre annuaire des réparateurs de combinaison de surf pour leur poser quelques questions sur les dessous de la réparation de nos combis.

Voici leurs réponses :

Chez La Green Session on a l’habitude de dire que sur une combard tout se répare. Est-ce que c’est vrai ?

Tearing Waves : Oui, presque tout ! Voici quelques réparations trop complexes à faire ou trop coûteuses :

–  Le néoprène en lui même a une durée de vie limitée. Sur certaines combinaisons usées, le Néoprène est écrasé et abîmé à de nombreux endroits. Cela nécessite donc de changer des pièces entières comme un bras ou un dos. Cela coûte cher à réparer et certains réparateurs ne le font pas. Donc si le Néoprène est en très mauvais état sur toute la combinaison, il faut laisser tomber et changer de combinaison.

– La doublure noire similaire à du caoutchouc qu’on retrouve souvent dans les cols. Elle fini par se décomposer et il est parfois préférable de changer le col en entier malgré le fait que l’extérieur soit en parfait état. Alors en fonction du budget du client, soit on laisse comme ça en recollant les morceaux comme on peut, soit on change la pièce en entier.

– On rencontre un gros soucis avec ce fameux « liquide tape » qu’on ne peut pas remplacer. Il ne dure pas dans le temps, se décolle, se casse en petits morceaux et ces morceaux finiront forcément dans l’océan. Il est important d’en parler pour qu’il ne soit plus utilisé par les marques.

Mis à part ces points, je réussis à tout réparer. Je n’ai jamais vraiment eu à refuser une réparation. Et c’est vraiment au cas par cas en fonction de la combinaison, de l’endroit abîmé, du budget du client etc.

Blue Lines : Je confirme, on peut presque tout réparer. Il arrive cependant un moment où le neoprene est cuit ( effet « dentelle « ), on peut évidemment changer une pièce, mais si ça touche plus d’une partie, ça ne vaut pas le coup.

Quelles sont les réparations que vous faites le plus souvent ?

Répare ta combi.com : Les réparations sont étrangement très variées, mais voici une liste des réparations pour lesquelles nous sommes sollicités le plus souvent :

• Changement de col
• Changement de plastron
• Remplacement intégral des fermetures éclairs
• Remplacement de panneaux (Fesse – cuisse – coudes, genoux, etc )
• Coutures Blindstitch + étanchéité + galonnage (cousu collé + galon intérieur)

On peut retrouver quelques photos « avant/après » impressionnantes ici : https://reparetacombi.com/reparations/

Tearing Waves : J’ajouterais les réparations faites maison avec une colle non adaptée. Là il faut tout enlever et remplacer. (Svp arrêtez de faire ça ahah)

Est-ce qu’il y a des marques qui ont des conceptions plus fragiles que d’autres ?

Tearing Waves : Je ne préfère citer aucune marque. Mon but n’étant pas de me les mettre à dos. Mais je pense que le plus important c’est de rappeler aux gens que les combinaisons bas de gamme sont de moins bonne qualité que les combinaisons haut de gamme, et ce, peu importe la marque. Elles nécessiteront donc plus de réparations sur le long terme. 

Répare ta combi.com : Plus votre combinaison est souple, plus elle risque d’être fragile, et étrangement plus son prix risque d’être élevée. Le prix n’est donc pas toujours un gage de solidité.

Blue Lines : Il y a des marques à problème : qualité du zip, liquid tape… après je ne veux me mettre personne à dos.

La Green Session se mouille et balance quelques noms…(c’est ça l’avantage d’être indépendant !!) :

– Les zip/curseurs de fermeture éclair des combinaisons Ripcurl ont tendance à rouiller et casser prématurément.

– Les chevilles et les cols Billabong ont tendance à se déchirer.

– Les liquid tape de presque toutes les marques ne tiennent pas et fragilisent à terme les combis.

A l’inverse, est-ce qu’il y a des marques plus « solides » ?… même si du coup vous ne les voyez peut-être pas !!

Répare ta combi.com : Je ne suis pas trop pour orienter vers une marque plutôt qu’une autre. Je pense que les marques de néoprène, sont comme les chaussures…Se rendre chez un spécialiste du réseau surf est la meilleure solution pour trouver une combinaison à son corps. Faire des essayages, à l’eau également… et dans le temps arriver à mieux connaître ses besoins et le confort recherché. 

Blue lines : Il faut bien observer le zip et privilégier les grosses mailles YKK. Il faut absolument éviter le liquid tape. Et en règle générale, plus c’est flexible, plus c’est fragile.

La Green Session se mouille et balance quelques noms…(basée sur des retours de pratiquants et de réparateurs) :

– Sooruz

– Xcel, O’Neill (par contre on regrette le fait qu’ils n’aient pas de démarche éco-responsable sur les matériaux utilisés).

Quels conseils donneriez-vous aux rideurs.euses pour que leur combinaison dure le plus longtemps possible ?

Répare ta combi.com : Voici les conseils les plus importants que je pourrais donner :

• Rincez à l’eau froide (eau douce) votre combinaison à l’intérieur et à l’extérieur après chaque utilisation (en gros dessalez au maximum – le sel ronge et attaque tout).
• Faites sécher votre combinaison à l’envers, dès qu’elle est sèche, retournez là et terminez le séchage de la combinaison à l’endroit.
• Stockez votre combinaison dans un endroit sec et à température ambiante.
• A proscrire : Jamais de lavage en machine, jamais de sèche linge.
• Evitez au maximum le séchage en plein soleil ou l’exposition à la lune, les UV dégradent énormément les matériaux pour la plupart en « Poly … » Nylon, colles néoprène …
• Toutes les chaleurs sont à proscrire également : eau chaude, exposition à des grosses chaleurs ambiantes. C’est simplement du bon sens et de la chimie, les matériaux synthétiques et les colles utilisées qu’elles soient à base d’eau ou à base de néoprène les subissent mal.
• Une combinaison bien stockée et bien sèche est le meilleur ami du mot « durabilité » pourquoi ? Vos combinaisons sont exposées dans la mer à toutes sortes de petites bactéries, qui une fois boostées par l’humidité se développent. Certaines d’entre elles adorent se nourrir des colles et composants de vos combinaisons 🙂 ce qui les assèche encore plus rapidement. Le rinçage est donc primordial, ainsi que le stockage.

Tu pourras retrouver tous ces conseils d’entretien dans cet article.