Salut Damien, peux-tu nous raconter ton histoire en quelques mots ?
Je suis originaire des Hautes Pyrénées. Les montagnes sont relativement petites, mais raides et sauvages, cela m’a permis d’apprendre les rudiments de l’alpinisme. Mon père était guide. Il m’a fait découvrir très tôt le milieu montagnard et les activités liées. Plus tard, j’ai voulu devenir Guide, comme mon père. Sauf que j’ai découvert le parapente !
Comment es tu arrivé dans le parapente ?
J’ai fais un stage initiation avec des copains montagnards, j’avais 22 ans. On se disait : y en a marre de descendre des montagnes à pied, si on apprenait à voler ? J’ai accroché tout de suite, et depuis 11 ans, je ne pense plus qu’à ça ! Je me suis aussi vite rendu compte que ce qui était marrant n’était pas de descendre des montagnes en volant, mais de monter pour passer par-dessus !
« Nous avons fait une boucle de 1500 km en vol bivouac, dont 1000 km sans redescendre en vallée »
Peux-tu nous décrire ton quotidien ?
Disons que j’ai plusieurs quotidiens …
En semaine, je bosse (un salarié classique), je m’occupe de ma fille de 13 mois et je fais du sport dès que je peux (course à pied, VTT, vol randonné du soir).
En WE ou en vacances et en fonction de la saison, j’essaye de ne jamais rester sans rien faire : Ski de randonné, Vol randonné, entrainement vol de distance, VTT, Course à pied et un peu de kite-surf.
Ce qui est génial dans les Hautes Alpes, c’est qu’on peut cumuler des activités totalement différentes dans une même journée. Il n’est pas rare de faire du ski de rando le matin, puis du parapente l’après midi, ou du kite-surf sur le Lac de Serre Ponçon.
Raconte nous ta meilleure session ? Et explique nous pourquoi c’était la meilleure ?
Sans hésitation ma dernière expé au Pakistan, dans le massif du Karakoram (Himalaya). Avec un copain (Antoine Girard), nous avons fait une boucle de 1500 km en vol bivouac, dont 1000 km sans redescendre en vallée. Le trip a duré 5 semaines, à travers les plus hautes montagnes du monde, dans des massifs quasiment inexplorés. Le moment qui m’a le plus marqué reste le survol des Tours de Trango sur le Glacier du Baltoro. Ce sont les montagnes les plus mythiques de tous les montagnards, des flèches de granites qui culminent à plus de 6000 m.
Pratiques-tu d’autres sports de glisse ?
Oui, pas mal de ski l’hiver, presque exclusivement en rando. Un peu de kite-surf et beaucoup de parapente. C’est moins évident à voir, mais c’est également un sport de glisse ou l’on prend des appuis sur l’air.
A part le parapente, quelles sont tes autres passions dans la vie ?
Les sports d’endurance et de plein air en général : trail, ski de rando, escalade, alpinisme et VTT.
« Je dirai que je ne me prive pas de rider comme je l’entend, mais des que j’ai une occasion de consommer mieux sans que ça me mette des contraintes de ouf, je le fais »
Depuis que tu as commencé le parapente, est-ce que tu as vu tes spots préférés se dégrader ?
Pas vraiment. J’ai la chance de vivre dans une région peu urbanisée. Les espaces sont immenses et relativement peu fréquentés. Dans les Hautes Alpes, les gens sont globalement conscients que la nature est belle et qu’il ne faut pas la dégrader.
Il y a quand même un très gros projet de ligne à haute tension qui saccage bien toute notre vallée ! Le chantier est pour l’instant stoppé par la justice pour plusieurs manquements aux règles environnementales… on verra à quoi ça aboutit
Est -ce que cela change ta façon d’aborder ta passion ?
J’ai grandi près des montagnes, dans un milieu où les gens font attention à leur environnement. J’ai toujours pratiqué mes activités en pensant à ne pas saccager ce qui m’entoure. Je tâche de m’habiller avec des marques responsables (comme Lagoped qui fait des vêtements de montagne à partir de matières recyclées et made in Europe). Je roule en voiture électrique et je monte autant que je peux à pieds pour partir voler (en plus ça me met la caisse). Mais je suis aussi plein de contradictions… Mes voiles sont fabriquées en Asie et je prends l’avion à travers le monde pour partir en expédition ou en compétition.
Je dirais que je ne me prive pas de rider, mais dès que j’ai une occasion de consommer mieux sans que ça me mette des contraintes de ouf, je le fais.
Quels conseils peux-tu donner aux personnes qui veulent réduire leur impact sur l’environnement ?
Ne pas se priver de tout, ça ne marche pas ! Il faut juste trouver des moyens d’être plus responsable, covoiturer, regarder d’où viennent les vêtements qu’on achète, peut être ne pas changer de matos plus que de raisonnable. Bien entendu, réduire les trajets en avion, mais je ne suis pas bien placé pour le dire …
Quels sont tes projets pour 2019 ?
Beaucoup de compétitions de vol de distance. Il y a la Superfinale de la Coupe du Monde dans 2 semaines, et 2 autres Coupe du Monde.
D’autres courses de marche et vol. Et j’espère de beaux cross (vol de distance) dans mes belles montagnes.
Que penses-tu du guide du « TOP 50 des marques de glisse éco-responsables » ?
Il est vraiment bien ce guide. J’y ai découvert pleins de marques qui se soucient de l’éco-conception, même dans le milieu montagne que je pensais pourtant bien connaître. En espérant qu’il s’étoffe encore plus … Jusqu’aux matos… Dans le parapente, j’en ai un à vous soumettre : Nervures. C’est le dernier fabricant qui fabrique en France, dans les hautes Pyrénées et en plus dans ma vallée !
Quel rider peux-tu nous recommander pour une prochaine interview ?
Je pense à une bonne copine. Laetitia Roux, multiple championne du Monde de ski Alpinisme. Elle pense beaucoup à tout ce qui l’entoure.
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