Peux tu nous raconter ton histoire en quelques mots ?
Suzie Mandier : Je suis née et j’ai grandi à Grenoble, et comme il est difficile de s’éloigner de son paysage environnant, j’y ai même fait mes études ! Pendant ces années universitaires qui m’ont amené jusqu’à un Master Etudes Européennes et Internationales – Amérique Latine à Sciences Po, j’ai eu la chance de pouvoir arpenter d’autres pays, notamment en Amérique du Sud. Même si je suis tombée amoureuse de la Cordillère des Andes, j’ai réalisé à quel point je pouvais découvrir des lieux magiques à quelques kilomètres de chez moi.
Comment es-tu arrivée dans le monde de la glisse ?
En tant que grenobloise, on observe la montagne (et on veut grimper dessus) avant de savoir marcher ! Dès 4 ans, mes parents m’ont emmenée découvrir le ski alpin. Une après-midi avec mon papa aura suffi pour me rendre fan de glisse.
Raconte nous ta meilleure session ?
Difficile de choisir… Entre les grosses sorties peuf en stations à se brûler les jambes, la découverte du ski de rando et ses trésors, avec la familles ou avec les potes, en France ou chez nos voisins transalpins, la liste pourrait être longue ! Parmi ces beaux souvenirs, je choisis le plus singulier : une bonne vingtaine de riders (dont la moitié professionnelle) lancée comme des fusées sur les pistes des Ménuires. C’était le Riders Summit de POW en décembre dernier.
Pratiques tu d’autres sports de glisse ?
L’année dernière, en stage au Pérou, je me suis mise au sandboard (snowboard sur le sable). Cet hiver, je n’ai donc pas pu m’empêcher de tester le snowboard. De nombreuses sorties et une belle marge de progression en perspective ! Sinon je pratique un peu de ski de fond. J’aimerais aussi me mettre plus sérieusement au surf (peut être une occasion de rendre visite à la Green Session).
Depuis le début de ta vie, est-ce que tu as vu tes spots préférés se dégrader ?
J’ai vu surtout les hivers être de plus en plus aléatoires ! Avec des chutes de neige à Grenoble tout début novembre et d’autres jusqu’en mai. Entre temps, des hivers parfois très doux voire printaniers. Cette année, j’ai pu largement le constater pendant ma saison de travail à Châtel, en Haute Savoie.
Est ce que cela change ta façon de pratiquer ta passion ?
Je suis convaincue depuis plusieurs années que le changement climatique est bien présent et affecte nos hivers, comme toutes les saisons de l’année d’ailleurs. De plus en plus, je privilégie le ski de rando au ski alpin en stations. Et pour s’y rendre, c’est forcément à plusieurs, en covoiturage. J’aimerais néanmoins utiliser davantage les navettes / trains / bus pour éviter complètement l’usage de la voiture individuelle.
Quels conseils peux tu donner aux riders qui veulent réduire leur impact sur l’environnement ?
Selon moi, il y a plein de petits gestes à faire au quotidien, on l’avait bien détaillé dans nos 7 conversions pour le climat. Ce qui est important c’est que chacun.e trouve son équilibre pour évoluer progressivement vers un mode de vie plus respectueux de l’environnement. La liste des conseils pourrait être très longue mais voici quelques pistes : se déplacer en mobilité bas carbone, manger moins de produits animaux, faire attention à ce qu’on achète et limiter ses achats au nécessaire, favoriser la récup, participer à la vie politique locale et (inter)nationale, s’informer et partager tout ça à son entourage !
Peux tu nous parler de POW (Protect Our Winter) et de ton implication dans cette association ?
POW a été créé aux Etats-Unis en 2007 par le célèbre snowboarder Jeremy Jones. L’idée est de rassembler une communauté importante, tant de citoyen.nes, des marques du secteur de l’outdoor, des athlètes et des entités publiques, convaincue que nous pouvons agir sur le dérèglement climatique, ensemble. Au delà de « protéger nos hivers », il faut sauver notre planète.
A l’occasion du High Five Festival 2015 à Annecy, quelques amoureux.ses de la montagne ont décidé d’en créer la branche française. POW France naît donc comme association loi de 1901 dans les mois suivants. Je l’ai rejointe un an plus tard, en tant que stagiaire pour mes études, et depuis je n’ai pas pu décrocher !
Aujourd’hui et depuis la dernière AG, je suis officiellement secrétaire de l’association. Obligée de porter plusieurs casquettes, mes missions restent multiples mais je me concentre particulièrement sur la gestion et la formation des bénévoles.
Comment les riders peuvent aider POW ?
Par leur engagement auprès de POW, les riders peuvent influencer leur communauté, on a besoin de l’énergie de toutes et tous, et ça ne passe pas que par l’adhésion (10€, qui nous aide déjà beaucoup) mais ça peut prendre beaucoup de formes différentes, chacun.e a quelque chose à apporter! D’ailleurs si l’aventure POW vous intéresse, vous pouvez nous écrire : team@protectourwinters.fr
Pour adhérer à l’association POW